Mossoul : première messe de Noël après trois ans d'occupation djihadiste

Publié le 25 Décembre 2017

L’Eglise Saint Paul, à Mossoul (Irak), a repris vie ce dimanche pour la première messe de Noël qui a pu être organisée depuis que les forces irakiennes ont repris la ville à Daech. (photo : AFP / Ahmad Muwafaq)

L’Eglise Saint Paul, à Mossoul (Irak), a repris vie ce dimanche pour la première messe de Noël qui a pu être organisée depuis que les forces irakiennes ont repris la ville à Daech. (photo : AFP / Ahmad Muwafaq)

Cinq mois après la «libération» de la deuxième ville d'Irak par les forces irakiennes, la messe a débuté au milieu des youyous de joie des chrétiennes de Mossoul.

Pendant trois longues années d’occupation djihadiste, les chrétiens de Mossoul ont subi la violente oppression de l’organisation Etat islamique, en plus de persécutions qui avaient déjà cours en Orient. Ce dimanche, alors que la deuxième plus grande ville d’Irak a été libérée cet été, cette minorité peut fêter Noël sans se cacher. Si les décorations sont en effet restées modestes en l'église Saint Paul, la messe a débuté avec l'hymne national et au milieu des youyous de joie des femmes.

Le 9 juin 2014, à l’arrivée de Daesh dans la grande ville d’Irak, près de 10 000 chrétiens avaient du fuir la ville en quelques heures, laissant derrière eux leurs maisons et une partie de leur coeur. En France, plusieurs centaines de visas d’asile avaient d’ailleurs été délivrés aux exilés. Mais pour ceux qui étaient restés, l’espoir avait peu à peu quitté les âmes.

«Retour à la vie»

Parmi la foule ce dimanche, Hossam Aboud, 48 ans, en fauteuil roulant, se félicite d'assister à cette première messe depuis son retour à Mossoul au début du mois. Comme bon nombre de chrétiens d’Orient, il avait dû se réfugier au Kurdistan irakien voisin. Pour lui comme pour tous les fidèles présents, cette messe signe le «retour de la vie à Mossoul», assure-t-il.

 

photo : AFP / Ahmad Muwafaq

 

«Nous envoyons un message de paix et d'amour car le Christ est le messager de la paix et qu'il n'y a pas de vie sans paix», affirme pour sa part le patriarche de l'Eglise catholique chaldéenne, Mgr Louis Sako, qui célébrait l'office.

«Avec cette célébration, nous leur disons (à Daech, ndlr) que les habitants de Mossoul sont tous frères quelle que soit leur religion, leur ethnie et malgré tous les dégâts et les souffrances qui leur ont été infligés !», lance Farqad Malko, revenue elle aussi il y a un mois du Kurdistan. Etre ici aujourd'hui est «une joie immense», dit-elle, alors que chants de Noël résonnent pour la première fois depuis décembre 2013.

Des musulmans en soutien à la messe

Ces derniers jours, de jeunes bénévoles ont réparé les dégâts subis par Saint Paul, l'unique église actuellement ouverte dans la ville, installant des tentures rouges et blanches qui cachent en partie les stigmates de la guerre. Au milieu de cierges, de sapins de Noël et de drapés blancs tendus pour fermer les encadrements de vitraux soufflés par les combats et les explosions, des habitants musulmans se sont mêlés aux fidèles chrétiens, ainsi que des responsables des autorités locales et des institutions militaires.

Devant l'église et sur les axes menant à l'édifice religieux, un important déploiement des forces de sécurité rappelle toutefois que les blessures sont immenses.

 

source : http://www.leparisien.fr/international/mossoul-premiere-messe-de-noel-apres-trois-annees-d-occupation-djihadiste-24-12-2017-7470033.php

Rédigé par PERSCH Emmanuel

Publié dans #Eglise persécutée

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